jeudi 9 juillet 2015

Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko à la Fondation Cartier

JP Mika, La Nostalgie, 2014
JP Mika, Mandela dignité pour l'Afrique, 2014
Chéri Chérin, Parle menteurs des parties pourritiques, 2011
Chéri Samba, Little Kadogo – I am for Peace, That is why I like Weapons, 2004
La Fondation Cartier présente actuellement une exposition foisonnante intitulée Beauté Congo 1926 – 2015 Congo Kitoko commissionnée par André Magnin. Celle-ci retrace d'une manière transversale la production artistique aussi riche qu'éclectique de la République démocratique du Congo de l'époque coloniale à aujourd'hui.
Les peintures des « artistes populaires » JP Mika, Chéri Chérin ou Chéri Samba semblent avoir le même rôle que le dessin de presse : éveiller les consciences. La dimension politique conditionne toujours les artistes de la jeune génération, Pathy Tshindele représente les chefs d'état habillés en rois Kuba dans sa série It's My Kings, dénonçant ainsi le rôle néfaste des superpuissances mondiales dans la politique africaine (Nicolas Sarkozy a son portrait). Sammy Baloji utilise le photo-montage pour confronter l'histoire coloniale belge à l'histoire contemporaine du Congo dans sa série Congo Far West.


Pierre Bodo, Femme surchargée, 2005
Sammy Baloji, Congo Far West
Pathy Tshindele, It's My Kings
Au sous-sol sont exposées les fabuleuses « architectures maquettiques » de Bodys Isek Kingelez représentant des cités idéales à partir de matériaux de récupération : Ville fantôme, La ville de Sète en 3009, puis plus loin on aperçoit La cité des étoiles de Rigobert Nimi, une extraordinaire maquette rétro-futuriste animée.

Vue de l'exposition, au premier plan maquette de Bodys Isek Kingelez, La ville de Sète en 3009,
au second plan tableaux de Moke
Vue de l'exposition, au premier plan maquette de Bodys Isek Kingelez, Ville Fantôme
Rigobert Nimi, La cité des étoiles, 2006
Enfin, l'exposition s'achève avec des œuvres plus anciennes de l'école d'Elisabethville, rappelant la peinture naïve et l'art brut. Les œuvres stylisées avec des personnages filiformes de Mode Muntu sont admirables. La dernière salle présente « Les précurseurs » de la fin des années 1920, des peintres de case, Albert Lubaki et Djilatendo, ont retranscris leurs œuvres à travers des aquarelles.

Mode Muntu, Kusaidia, l’entraide, 1980, 
Collection Michaël De Plaen. © Mode Muntu. Photo © Michaël De Plaen
Je recommande cette exposition pour la diversité et la richesse des œuvres présentées. Elle illustre la complexité du contexte politique et social de la République démocratique du Congo ainsi que son histoire.

L'exposition Beauté Congo 1926 – 2015 Congo Kitoko est visible jusqu'au 15 novembre 2015 à la Fondation Cartier.
L'article de Roxana Azimi, Beauté Congo, l'exposition qui restitue l'énergie débridée de Kinshasa
fondation.cartier.com

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