jeudi 15 octobre 2015

Quand Marie-Lorène Fichaux rencontre les œuvres de Buren et Varini




Marie-Lorène Fichaux au Palais-Royal / Daniel Buren, Photographies Alice Bénusiglio
Marie-Lorène Fichaux à La Villette / Felice Varini, Photographies Alice Bénusiglio
Voici une série de photographies réalisées pour mon amie Maria-Lorena Fichaux (Marie-Lorène Fichaux aux États-Unis) danseuse soliste au New York City Ballet. Maria voulait poser dans Paris, j’avais carte blanche pour choisir les lieux et les costumes. J’ai pensé aux colonnes de Daniel Buren et aux œuvres de Felice Varini avec encore en tête le magnifique ballet graphique de Wayne McGregor L’anatomie de la sensation. Les chorégraphes Pina Bausch et Jerome Robbins faisaient également partie de nos sources d’inspiration.




mercredi 14 octobre 2015

JR. DECADE. Portrait d'une génération. Derniers jours à la galerie Perrotin.

JR. 28 Millimètres, Portrait d'une génération, Les Bosquets, In the Mist, Montfermeil, France, 2014
Derniers jours pour aller voir DECADE, portrait d'une génération à la galerie Emmanuel Perrotin. L'exposition associe sur une décennie les oeuvres de JR réalisées aux Bosquets à Montfermeil et ses oeuvres relatives à la danse.
L'artiste a réalisé en 2004 une série de portraits de jeunes habitants des Bosquets qu'il a ensuite collés sur leurs immeubles. Parmi ceux-ci, celui de son ami Ladj Ly entouré de jeunes garçons de la cité, pointant sa caméra comme une arme vers l'objectif de JR.
Un an après les émeutes de 2005, l'artiste retourne aux Bosquets avec son objectif de 28 mm pour photographier au plus près les visages des jeunes des cités. Il collera ces portraits dans Paris avec leur nom, prénom et adresse (cf. Portrait d'une génération 2004-2006).
C’est par la pratique de la vidéo que ces portraits refont surface, lorsque le PRU (Projet national de Rénovation Urbaine) inclut en 2012 la destruction de deux barres d’immeubles de la cité des Bosquets. Conscient qu’une partie de la mémoire des lieux va disparaître, JR choisit d’en capter les derniers instants en ayant préalablement collé une vingtaine des portraits de 2006 sur les cloisons intérieures des appartements : portraits d’une génération que l’on voit s’effondrer à l’écran, au fur et à mesure que l’immeuble est grignoté, voué à disparaître.

JR. 28 Millimètres, Portrait d'une génération, B11, destruction #4, Montfermeil, France, 2013
Courtesy Galerie Perrotin, ©JR-ART.NET 
En 2014, alors que JR travaille sur un projet avec le New York City Ballet, l'artiste convainc Peter Martins, directeur du David Koch Theater, de monter une chorégraphie autour de l’histoire des Bosquets et des émeutes de 2005.
Dix ans après avoir fait ses premiers pas à la cité des Bosquets, JR met en scène avec le NYCB l’histoire de son ami Ladj Ly et de sa rencontre avec une jeune journaliste lors des émeutes. Il fait appel à Lil’ Buck, jeune danseur connu pour sa pratique du jookin qui incarnera le jeune Ladj Ly, pour créer un duo avec la danseuse classique Lauren Lovette, qui interprètera la journaliste. La première du ballet Les Bosquets est donnée en avril 2014 avec 42 danseurs du corps de ballet du NYCB. Ce ballet deviendra l'objet du film Les Bosquets à travers une reprise interprétée par les danseurs de l'Opéra National de Paris sur les lieux-même des affrontements en 2005.

Le travail de JR est spectaculaire et courageux. L'artiste réunit deux mondes n'ayant pas l'occasion de se rencontrer. Il porte un regard d'artiste sur la population d'une cité caricaturée par les journalistes. Qui aurait pu croire qu'un jour un artiste créerait une chorégraphie sur le thème des émeutes de 2005 ? Qui aurait pu croire que la cité des Bosquets serait le décor d'un ballet où danseraient le corps de ballet de l'Opéra National de Paris, la danseuse étoile du NYCB Lauren Lovette et le danseur Lil Buck pour un tournage ?
JR réunit la danse et l'art là où on ne les attend pas.


JR, Les Bosquets, New York City Ballet, Avril 2014

samedi 19 septembre 2015

Standing ovation pour les adieux de Sylvie Guillem

Standing ovation pour Sylvie Guillem,
soirée inoubliable au théâtre des Champs Élysées pour sa tournée d'adieux, Life in Progress.
Photographie Alice Benusiglio

Ce jeudi 17 septembre, Nicolas Le Riche l’annonçait sur twitter : Le soleil n’est pas dans le ciel de Paris aujourd’hui mais sur scène avec Sylvie Guillem. La formule est juste ! L’étoile a ébloui la salle. Life in Progress commence avec la chorégraphie Technê d’Akram Khan que Sylvie Guillem interprète de manière viscérale, mi-danseuse mi-animal. L’étoile nous emmène dans sa transe en dégageant une énergie extraordinaire. Le spectacle a fini sur la chorégraphie Bye de Mats Ek créée spécialement pour une Sylvie Guillem radieuse, éternellement jeune et tellement dans son élément qu’on préfèrerait qu’il s’agisse d’un au revoir plutôt que d’un adieu à la danse. Bravo à cette étoile inclassable dont la virtuosité ne cessera de nous faire rêver.




samedi 12 septembre 2015

Adieu Adrian Frutiger

Le créateur de l'Univers s'est éteint le 10 septembre 2015. Monstre sacré de la typographie, Adrian Frutiger était également un illustrateur artiste. Ses illustrations du livre Cantique des Cantiques de Salomon sont merveilleuses. A voir aussi le livre Adrian Frutiger: Forms and Counterforms.







Formes et contreformes, Adrian Frutiger
 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/racines/6700667-les-signes-de-frutiger.html

mercredi 29 juillet 2015

Hedi Slimane se prend pour Hedi Saint Laurent

Gia Carangi en YSL Rive Gauche, photographiée par Helmut Newton pour Vogue Paris, 1979
Photographie Helmut Newton, rue Aubriot, 1975, le tailleur-pantalon Yves Saint Laurent.
 En sortant la mode du studio, Newton a révolutionné le genre.
Photographie Helmut Newton, rue Aubriot, 1975
Hedi Slimane s'aime tellement qu'on se demande pourquoi il n'a pas rebaptisé la marque Yves Saint Laurent en « Moi, Hedi Saint Laurent ». Le prénom du créateur défunt le dérangeait, alors il le supprime en décidant de renommer la marque « Saint Laurent Paris ». Au passage, il en profite pour mettre de côté le monogramme de Cassandre en recopiant maladroitement un vieux logo des années 1960 utilisé à l'époque pour représenter Saint Laurent Rive Gauche. J'avais écrit un article à ce sujet : Le nouveau logo Saint Laurent.
Malheureusement la mégalomanie du designer ne s'arrête pas là. Un article de Pierre Groppo annonce sur le site de Vogue Paris « Hedi Slimane réinvente l'esprit couture d'Yves Saint Laurent ». L'entrée en matière est dithyrambique : « C’est au cœur de la Rive Gauche, dans un hôtel particulier du XVIIe siècle entièrement rénové et décoré par Hedi Slimane que seront installés les ateliers « Flou » et « Tailleur ». Une proposition pur luxe, numérotée et signée du légendaire logotype de Cassandre ». Tout un programme richement illustré par un diaporama signé Hedi Slimane naturellement.
La première photographie semble être un autoportrait. Elle révèle à merveille la personnalité du designer : on le voit dans une pièce glaciale fraîchement rénovée de l'hôtel de Sénecterre, il baisse la tête et semble observer son nombril, une occupation qui doit lui prendre beaucoup de temps. Les autres photographies présentent la fameuse « réinvention de l'esprit couture d'YSL » à travers des clichés imitant l'univers d'Helmut Newton. Une fois de plus, Slimane copie gauchement une esthétique et la vide de son sens. Tout l'esprit de Newton a disparu. Son humour, son érotisme, sa sensualité sont absents. Les clichés de Slimane présentent des mannequins sans forme comme des petits soldats de plomb désenchantés, plantés dans la nouvelle maison de couture du 24, rue de l'Université. Un décor riche et austère situé dans l'hôtel de Sénecterre, monument historique construit par Thomas Gobert, architecte et ingénieur pour le Roi Soleil.
L'austérité ne concerne pas uniquement le décor, les vêtements sont également tristes à mourir. Le tailleur-pantalon et le fameux smoking d'Yves Saint Laurent ont été slimanisés. Une coupe au scalpel efface le corps de la femme. Des jeunes filles au regard absent sont juchées sur des talons aiguilles droites comme des i avec des jambes en forme de bâton. Les quelques robes présentées ne ressemblent à rien. On ajoute ici ou là un nœud autour du cou pour faire semblant d'habiller une femme. Bref c'est pathétique. Tout le monde se pâme devant le génie rock 'n' roll de la mode mais le travail de Slimane n'est que rigidité et prétention. Il n'a fait preuve d'aucune créativité concernant le vestiaire féminin et semble renier le corps des femmes. Il manque deux qualités majeures à Slimane pour être un bon créateur : l'inspiration et la grâce.Yves Saint Laurent disait : « Rien n'est plus beau qu'un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l'homme qu'elle aime. Mais pour celles qui n'ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là ». Yves Saint Laurent sublimait la femme en empruntant au vestiaire masculin sans effacer la féminité. Slimane transforme la femme en grotesque pantin désincarné. Il ne s'est pas contenté d'amocher le nom de la maison Yves Saint Laurent, il a tué son âme. Hedi Slimane n'aime que Slimane. Il incarne la toute puissance de l'argent dénuée de talent. Il plagie grossièrement le passé en voulant faire passer du prêt-à-porter pour de la haute couture, une appellation juridiquement protégée que la maison avait perdue après les adieux d'Yves Saint Laurent en 2002. Que Slimane crée une marque à son nom plutôt que de salir celui des autres.
Photographie Hedi Slimane, Saint Laurent Paris, campagne "24, rue de l'Université", juin 2015
Le nouveau logo Saint Laurent
L'express : Hedi Slimane lance une ligne privée "couture" chez Saint Laurent
The Independent : Is Saint Laurent creative director Hedi Slimane dishonouring the great man's legacy ?

jeudi 9 juillet 2015

Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko à la Fondation Cartier

JP Mika, La Nostalgie, 2014
JP Mika, Mandela dignité pour l'Afrique, 2014
Chéri Chérin, Parle menteurs des parties pourritiques, 2011
Chéri Samba, Little Kadogo – I am for Peace, That is why I like Weapons, 2004
La Fondation Cartier présente actuellement une exposition foisonnante intitulée Beauté Congo 1926 – 2015 Congo Kitoko commissionnée par André Magnin. Celle-ci retrace d'une manière transversale la production artistique aussi riche qu'éclectique de la République démocratique du Congo de l'époque coloniale à aujourd'hui.
Les peintures des « artistes populaires » JP Mika, Chéri Chérin ou Chéri Samba semblent avoir le même rôle que le dessin de presse : éveiller les consciences. La dimension politique conditionne toujours les artistes de la jeune génération, Pathy Tshindele représente les chefs d'état habillés en rois Kuba dans sa série It's My Kings, dénonçant ainsi le rôle néfaste des superpuissances mondiales dans la politique africaine (Nicolas Sarkozy a son portrait). Sammy Baloji utilise le photo-montage pour confronter l'histoire coloniale belge à l'histoire contemporaine du Congo dans sa série Congo Far West.


Pierre Bodo, Femme surchargée, 2005
Sammy Baloji, Congo Far West
Pathy Tshindele, It's My Kings
Au sous-sol sont exposées les fabuleuses « architectures maquettiques » de Bodys Isek Kingelez représentant des cités idéales à partir de matériaux de récupération : Ville fantôme, La ville de Sète en 3009, puis plus loin on aperçoit La cité des étoiles de Rigobert Nimi, une extraordinaire maquette rétro-futuriste animée.

Vue de l'exposition, au premier plan maquette de Bodys Isek Kingelez, La ville de Sète en 3009,
au second plan tableaux de Moke
Vue de l'exposition, au premier plan maquette de Bodys Isek Kingelez, Ville Fantôme
Rigobert Nimi, La cité des étoiles, 2006
Enfin, l'exposition s'achève avec des œuvres plus anciennes de l'école d'Elisabethville, rappelant la peinture naïve et l'art brut. Les œuvres stylisées avec des personnages filiformes de Mode Muntu sont admirables. La dernière salle présente « Les précurseurs » de la fin des années 1920, des peintres de case, Albert Lubaki et Djilatendo, ont retranscris leurs œuvres à travers des aquarelles.

Mode Muntu, Kusaidia, l’entraide, 1980, 
Collection Michaël De Plaen. © Mode Muntu. Photo © Michaël De Plaen
Je recommande cette exposition pour la diversité et la richesse des œuvres présentées. Elle illustre la complexité du contexte politique et social de la République démocratique du Congo ainsi que son histoire.

L'exposition Beauté Congo 1926 – 2015 Congo Kitoko est visible jusqu'au 15 novembre 2015 à la Fondation Cartier.
L'article de Roxana Azimi, Beauté Congo, l'exposition qui restitue l'énergie débridée de Kinshasa
fondation.cartier.com

jeudi 18 juin 2015

Björk x Nikoline Liv Andersen x James Merry



Björk, governor's ball festival, 6th june
photos by Santiago Felipe
dress by Nikoline Liv Andersen // headpiece by James Merry
Quelques photographies représentant la magnifique robe créée par la danoise Nikoline Liv Andersen. Cette robe en vison rappelle celle exposée récemment à la Maison du Danemark lors d'une exposition consacrée à la créatrice mêlant art et mode. À noter aussi le masque brodé créé par James Merry, réalisateur, styliste et assistant personnel de Björk depuis de nombreuses années.
Nikoline Liv Andersen m'a dit à propos de sa collaboration avec Björk : “It has been a great pleasure to work with Björk. She had seen my work on the internet and contacted me afterwards.” Ci-dessous la méthode si particulière de Nikoline, l'impression de la fourrure par petites touches.

From the making of the Björk dress by Nikoline Liv Andersen Small pieces of recycled fur cut out from
a classical Saga Furs coat and printed metal foil on top.
Photo : Nikoline Liv Andersen
www.nikolinelivandersen.dk

mercredi 17 juin 2015

Le retour de Jérôme et Emmanuelle de Noirmont : NoirmontArtProduction

Jérôme et Emmanuelle de Noirmont
Photographie : Valérie Belin
La fermeture de leur galerie avait fait grand bruit en 2013. Jérôme et Emmanuelle de Noirmont considéraient que pour servir au mieux leurs artistes ils étaient obligés de s'agrandir. Ils n'ont pas souhaité prendre ce risque, ne désirant pas devenir une “méga-galerie” avec succursales à l'étranger.
La galerie Jérôme de Noirmont a manqué à tout le monde. On se souvient de la qualité des expositions, des artistes et photographes talentueux représentés  : David Match, McDermott et McGough, Pierre et Gilles, Claudine Dray, Valérie Belin, Bettina Rheims pour ne citer que quelques-uns d'entre eux. La galerie était engagée vis-à-vis des artistes iraniens comme Shirin Neshat, Shoja Azari et Marjane Satrapi.
Deux ans après avoir mis fin à l'activité de la galerie, Jérôme et Emmanuel de Noirmont reviennent : “Nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de Noirmontartproduction, une entité nouvelle et inédite, dédiée à la production d’art contemporain. Noirmontartproduction se propose de prendre en charge, totalement ou partiellement, des projets artistiques créatifs, nés de sa propre initiative ou de propositions extérieures, en France comme à l’étranger, autour de la création d’œuvres monumentales et complexes : sculptures, vidéos, installations… De leur conception jusqu’à leur réalisation finale, Noirmontartproduction en assure la maîtrise financière, humaine et technique, en collaboration directe avec l’artiste et la galerie qui le représente.

Quelques expositions marquantes :
Bettina Rheims — Rose, c'est Paris.
Shoja Azari — There are no non-believers in Hell
Shirin Neshat — Games of Desire
Shirin Neshat — The book of Kings
Valérie Belin — Black-eyed Susan
Marjane Satrapi — Peintures
Marjane Satrapi — Peintures

www.noirmontartproduction.com

vendredi 29 mai 2015

Lionel Estève, a wander, à la galerie Perrotin

Lionel Estève, Papiers de Toscane, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, Sans titre, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, vue de l'exposition, frise de plantes dorées à la feuille d'or, 58 œuvres uniques, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, vue de l'exposition, aquarelle sur papier, plantes dorées à la feuille d'or, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, vue de l'exposition, plantes dorées à la feuille d'or, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, vue de l'exposition, plantes dorées à la feuille d'or, 2015, Galerie Perrotin Paris
Lionel Estève, Le collier (bulbes de pavot dorés), 2015, Galerie Perrotin Paris
Derniers jours pour aller voir l'exposition pleine de grâce de Lionel Estève a wander, une promenade sans but. La première salle présente des peintures sur verre en deux dimensions composées de petites gouttes d'acrylique, les points de couleurs scintillent, vibrent, on aperçoit leur ombre ; au milieu de la salle une plume sautille gaiement. La seconde pièce expose une série d'œuvres intitulées "Papiers de Toscane" composées de plantes peintes puis pressées pour former comme un papier. La visite continue avec des aquarelles accompagnées d'une frise de plantes dorées à la feuille d'or et s'achève dans un feu d'artifice de plantes dorées.
Le travail de Lionel Estève possède une élégance sensible, raffinée et délicate qui n'est pas sans rappeler le Japon. L'exposition est une promenade poétique et contemplative à travers laquelle le moindre détail prend de l'importance. Le communiqué d'Yves Brochard cite les Rêveries du promeneur solitaire « Brillantes fleurs, émails des prés, ombrages frais, ruisseaux, bosquets, verdure, venez purifier mon imagination salie par tous ces hideux objets ». Je pense aussi à ce poème de Rimbaud :
Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.

A. Rimbaud, mars 1870.

Lionel Estève, a wander, Galerie Perrotin Paris jusqu'au 30 mai 2015. 

dimanche 24 mai 2015

Richard Prince voleur

Cette capture d'écran reproduite et signée par Richard Prince aurait été vendue pour 90 000 $.
La photographie est issue du compte de la créatrice Doe Deere.
Nous savions depuis longtemps que l'éthique et l'art contemporain font deux, une fois de plus l'imposture s'avère lucrative. Richard Prince a réussi à faire passer pour des œuvres d'art des captures d'écran prises sur différents comptes Instagram, son galeriste Larry Gagosian est parvenu à les vendre autour de 100 000 $ et les collectionneurs continuent à spéculer sur un artiste dont la côte ne cesse de croître. Tout le monde est content !

Les articles sur le très controversé Richard Prince ne manquent pas :
- Paddy Johnson Richard Prince Sucks
- Jade Toussay Richard Prince récupère des photos sur Instagram et les revend pour...100.000 dollars
- l'Express.fr Richard Prince: grand artiste, "grand voleur"?
- Anne de Coninck Richard Prince vs. Patrick Cariou: si une copie est aussi une œuvre d’art, alors c'est quoi un original?
- Courrier International/The New York Times Création. Le pillage érigé en art

lundi 11 mai 2015

Exposition Nick Knight & Alexander McQueen à Londres

Nick Knight, Devon Aoki wearing Alexander McQueen was originally shot for the cover of Visionaire in 1997 and later formed the cover for Knight's eponymous monograph in 2009.
Blade of Light, the final editorial image created by Nick Knight, Alexander McQueen and Michael Clark for Numero magazine, Spring/Summer 2004
Nick Knight's campaign image for Alexander McQueen, Spring/Summer 2011, featuring Raquel Zimmermann
SHOWstudio célèbre dans sa galerie la collaboration artistique de Nick Knight avec le créateur regretté Alexander McQueen. L'exposition est ouverte au public du 19 Mars au 5 Juin 2015. La galerie est située à SHOWstudio Shop, 19 Motcomb Street, London, SW1X 8LB.
http://showstudio.com/shop/exhibition/nick_knight_alexander_mcqueen
A visiter aussi Savage Beauty au V&A Museum :
aliceaupaysdesarts/alexander-mc-queen-savage-beauty
http://savagebeauty.alexandermcqueen.com/

vendredi 27 février 2015

Jesús Rafael SOTO, magicien de l'art cinétique, à la galerie Perrotin.

Jesús Rafael SOTO “Pénétrable BBL bleu”, 1999 - Edition Avila (Succession Soto) 2007
© Jesús Rafael Soto / Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris, 2015
Photo : Livia Saavedra, Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l'exposition Jesús Rafael Soto « Chronochrome »
© Jesús Rafael Soto / Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris, 2015
Photo : Livia Saavedra, Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l'exposition Jesús Rafael Soto « Chronochrome »
© Jesús Rafael Soto / Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris, 2015
Photo : Livia Saavedra, Courtesy Galerie Perrotin
Jesús Rafael SOTO “Doble progresión azul y negra”, 1975
© Jesús Rafael Soto / Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris, 2015
Photo : Livia Saavedra, Courtesy Galerie Perrotin
La galerie Perrotin a consacré une magnifique exposition Chronochrome à l'artiste Jesùs Rafael Soto au sein de ses espaces à New York et Paris. Majeure dans l'art cinétique et perceptuel, l'œuvre de Jésus Rafael Soto ne peut pas être traduite par des photographies.
Visiter une exposition sur Soto relève de l'expérience. À Paris Chronochrome débute par une œuvre magistrale : "Pénétrable BBL bleu" nous plongeant littéralement dans un réseau de lignes bleues à traverser comme bon nous semble. La visite se poursuit avec un ensemble de sculptures et de peintures en trois dimensions à observer sous toutes les coutures car elles provoquent de nombreuses illusions d'optiques accompagnées de vibrations visuelles. Des formes apparaissent et disparaissent suivant le point de vue du spectateur face à l'œuvre. La perception visuelle devient une expérience avec ses limites et ses incertitudes. Les tableaux de Soto sont profondément vivants, comme si l'artiste nous faisait un tour de magie, transformant l'illusion en art.

vidéo : présentation de Matthieu Poirier, commissaire de l'exposition